vendredi 8 octobre 2010

Papa Ricky ou la belle vie ?

Mes enfants bonjour.
Aujourd'hui, c'est cinéma. Et plus précisément de Benda Bilili, un film-documentaire sur un groupe de musiciens congolais paraplégiques qui accèdent à la reconnaissance internationale. Vous me direz que cela ressemble étrangement à Buena Vista Social Club, version africaine. Certes. Mais pas seulement. Parce qu'à l'inverse du film de Wim Wenders, les deux réalisateurs (Renaud Barret et Florent de La Tullaye) étaient partis en Afrique (au Congo plus précisément) pour réaliser un reportage sur les musiques urbaines, et ils sont tombés par hasard sur le staff Benda Bilili, groupe de musiciens menés par Papa Ricky, figure musicale locale. Le film montre donc le chemin cahotique menant des répétitions à l'album et aux tournées qui vont avec. Je vais pas vous raconter tout le film, juste deux faits qui m'ont marqués : la rencontre avec Roger, gamin de 12 (ou 15 ans ?) , musicien avec une boîte de lait et un bâton et un fil de pêche (qui donne un son entre le violon pizzicato et le lap steel), qui est parti de chez lui pour réussir et revenir ensuite aider sa famille. Son regard brûlait la caméra lorsqu'il est venu voir Papa Ricky pour intégrer le staff Benda Bilili. Et leur passage aux Eurockéennes de Belfort, où on sentait l'énergie de leur concert à travers les images, cette impression de jouer leur vie sur ce concert. Et justement, c'est le gros point noir du film : on ne sait pas du tout ce qu'ils sont devenus ensuite. Parce que si on peut envisager qu'ils n'ont pas été trop transformés par leur succès (certains passages du film sont touchants de candeur), on ne sait rien de l'accueil qui leur a été fait à leur retour au Congo. Comment ont-ils vécu leur notoriété et les sollicitations qui en découlent ? Et Roger, le benjamin de la bande, comment a-t-il encaissé tout ça ? Lorsqu'il y a eu une coupure de 2 ans dans le staff pour cause de problèmes d'argent des réalisateurs et problèmes de survie primaire pour les membres du staff (le centre d'hébergement pour handicapés avait entièrement brûlé), on avait quitté Roger gamin. Au retour des deux réalisateurs, Roger avait grandi et c'était américanisé, voire bling-blinguisé : grosse chaîne, maillot de basket-ball, bandana sur les cheveux.... C'est à mon sens le plus à même de s'embraser et de se consumer dans la tornade du succès, avec les conséquences dramatiques que cela peut engendrer.
Sont-ils toujours les mêmes ?


4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et que se passera-t-il après 10 dates dans les bars lyonnais..? Des cheveux bleu électrique?

Dr Georges Cloonesque a dit…

Bleu électrique avec une tour eiffel rouge dessinée sur le crâne. Et je me garerai avec un énooooooooorme Hummer devant scènes. Ou alors je ferai la manche devant Perrache ^^

Anonyme a dit…

Oui, la manche c'est un bon créneau. Le côté bad boy marginal et fauché fera vendre, c'est certain.
Pour le Hummer et la tour Eiffel, un doute m'habite cependant....

Dr Georges Cloonesque a dit…

Je te sens dubitative :p
Et puis bon si moi je suis un bad boy, alors je n'ose imaginer ce qu'est Joey Starr ^^